Les fascias sont des membranes fibro-élastiques qui enveloppent l’ensemble de la structure anatomique humaine et animale, soit l’ensemble du corps. Son origine étymologique provient du latin et signifie bande ou bandelette. Cette membrane a depuis les débuts de la médecine été mise de côté. La médecine moderne obtient elle de nombreux résultats probants qui tendent à justifier que les fascias ont un rôle déterminant dans plusieurs pathologies et pour la bonne santé de l’individu.

Auparavant, les médecins tentaient même de se débarrasser des fascias afin de pouvoir accéder aux organes, les pensant inutiles voire néfastes pour certains. Heureusement les avancées scientifiques ont démontré le contraire, ce qui a occasionné un nombre important de recherches, afin d’apprendre à mieux connaître ce tissu longtemps resté dans l’ombre.

La membrane fibro-élastique qu’est le fascia est dite également tissu conjonctif. Elle est composée d’eau, de protéoglycane et de tissu. Le protéoglycane est un mélange de protéine et de glycosaminoglycane, le glycosaminoglycane étant une macromolécule glucidique.  Les fascias sont tous liés les uns avec les autres et concernent l’ensemble du corps. Chaque organe, os, articulation et autre composante anatomique est enveloppé par les fascias. Sans ces derniers, la structure squelettique s’effondrerait, les différentes composantes anatomiques ne seraient plus liées entre elles et les organes tomberaient sous l’effet de la gravité terrestre.

On distingue deux types de fascia, les fascias superficiels et les fascias profonds. Les fascias superficiels sont ceux qui se situent juste sous la peau. Les fascias profonds sont ceux qui enveloppent les muscles et les organes, mais qui vont aussi jusqu’à envelopper les fibres musculaires. Les fascias les plus inconsciemment connus sont le péricarde qui enveloppe le cœur et les méninges qui entourent le cerveau.

Les fascias sont des structures fluides et facilement déplaçables, qui peuvent réagir indépendamment de ce qu’ils enveloppent. Il a donc été constaté qu’un fascia qui enveloppe un muscle a par exemple la capacité de se contracter indépendamment de ce dernier. Certaines douleurs sont donc mal localisées et peuvent provenir du fascia plutôt que de ce qu’il enveloppe.

Quel-est le rôle des fascias ?

Comme évoqué précédemment, sans les fascias, l’homme ne serait même pas en capacité de tenir debout. En effet, chaque fascia est relié à un autre pour former finalement un tissu conjonctif global, qui maintient le corps et lie chacune de ses parties entre elles. Le professeur Robert Schleip, scientifique spécialiste des fascias, explique ce phénomène qu’est la tenségrité. La tenségrité est tirée de l’architecture, qui la définit comme la capacité d’une structure à se stabiliser par la force de tension et de liens multiples, qui se suffisent par leurs connexions. Les fascias réussissent donc à maintenir la structure anatomique par un jeu de lien entre eux et les tensions créées par ces liens.

Le professeur Jean-Claude Guimberteau énonce que « Nous sommes un réseau fibrillaire en toute continuité ». Le fascia joue également un rôle dans la cicatrisation. En effet, un fascia en bonne santé est composé de nombreuses cellules efficaces appelées les fibroblastes. Cette cellule est trouvable dans l’ensemble du tissu conjonctif, aussi bien dans les fascias que le reste du tissu, qui représente à lui seul près de 80% du corps humain.

La cellule fibroblaste est à l’origine de la production du collagène. Le collagène est une protéine majeure du corps humain qui a son utilité dans de nombreux processus du bon fonctionnement du corps humain tels que l’immunologie et la structuration des différents organismes. Le collagène a par exemple un rôle important dans le bon déroulement de la cicatrisation. Les fascias sont aussi à l’origine de la production de l’élastine, une autre protéine de type structural.

Cette dernière joue un rôle au niveau de l’élasticité de notre structure anatomique. C’est le cas pour la peau, ce qui permet d’éviter les vergetures et rides, permettant également à notre peau de retrouver sa forme initiale après un pincement ou une pression.

En effet, grâce à une stimulation de la douleur précise au niveau des fascias, le cerveau reçoit une information de douleur plus intense due à la libération de substance P (pour pain qui signifie douleur en anglais), certains scientifiques pensant auparavant le fascia dénué de nerfs. La situation réelle serait alors l’exact inverse, faisant du fascia l’élément le plus sensible de la structure anatomique.

Il a donc été compris par exemple que le fascia possède une mémoire affective liée au système nerveux sympathique qui peut grandement être influencé par le stress. Cette sensibilité change grandement certaines perceptions de l’approche médicale générale. Le fascia entourant les organes et autres composantes de la structure anatomique, la localisation de la douleur ne définie toujours la zone à traiter. 

Fascia en mauvaise santé

Tout comme les différentes composantes de notre corps, le fascia peut subir des détériorations et cela peut impacter l’ensemble de l’organisme. En effet, le fait que les fascias soient tous liés entre eux, a permis aux scientifiques de constater que les douleurs peuvent être délocalisées. Effectivement, un pincement au niveau du nerf du coude par enraidissement du tissu conjonctif peut déclencher des engourdissements ou douleurs à la main. Cela pose un nouveau thème dans l’étude des fascias et les conséquences de leur mauvais état. Ils sont au cœur d’une question importante qu’est celle du mal de dos.

Le fascia le plus volumineux est le fascia thoraco lombaire. Il concerne presque la totalité du rachis et serait à l’origine de nombreux maux du dos. Il a été démontré qu’un individu aux disques ou aux vertèbres abîmés peut ne pas ressentir de douleur si ses fascias sont en bonne santé, alors qu’un individu à la colonne vertébrale en bon état mais le fascia thoraco lombaire enraidit peut développer des maux du dos.

N’étant pas encore un tissu complètement connu dans ses fonctions et son mode de fonctionnement, certaines recherches tentent de trouver comment améliorer la fasciathérapie, qui passe par différentes pratiques, aussi bien ancestrales que modernes.

Du côté des techniques dites anciennes voire ancestrales, on retrouve celle du yoga. En effet, le Yoga amène à réaliser des étirements sur l’ensemble du corps. Les fascias s’étalant sur la quasi-totalité de la structure anatomique, les étirements permettent donc un travail de l’ensemble des fascias, ce qui renforce ce phénomène de tenségrité par les liens renforcés entre eux. 

SOURCE : https://www.satisform.com/fascias.html